(VOVworld) - Depuis quelques années, à l’approche du Tet (Nouvel An lunaire), on peut voir sur les marchés des pomelos aux formes pour le moins originales. Ces fruits sont cultivés dans le delta du Mékong, et plus précisément à Chau Thanh, un district rattaché à la province de Hau Giang.
C'est en 2009 qu'un certain Vo Trung Thanh s'est mis à proposer des pomelos en forme de gourde d’alcool. Succès immédiat: ses pomelos se sont vendus comme des petits pains. Ce que voyant, les autres fruiticulteurs de la commune de Phu Tan, d'où est issu Vo Trung Thanh, se sont mis eux aussi à donner à leurs pomelos des formes inédites: lingot d’or, main de Bouddha... Mais on peut également faire apparaître sur la peau de ces fruits les mots bonheur, prospérité ou longévité, ces mots qui accompagnent si souvent les voeux de Nouvel An... Chaque année, les fruiticulteurs de Phu Tan mettent sur le marché environ 10.000 pomelos «stylisés» à l’occasion du Nouvel An lunaire, ce qui leur rapporte plusieurs milliards de dongs. Pour cette année, Vo Trung Thanh prévoit de vendre près de 3.000 pomelos qui coûtent de 400.000 dongs à 1.100.000 dongs l’unité.
«Cette année, nous avons prévu de produire de 10.000 à 15.000 pomelos mais en raison du mauvais temps, nous n'avons pu en faire que 2.500 en forme de gourde d’alcool avec le mot prospérité et 400 autres portant ce même mot mais en idéogramme. Ils ont presque tous été vendus.»
Vo Hong Quoc a réussi quant à lui à créer des gourdes portant le mot prospérité, mais avec des calebasses.
«Il ne m’en reste plus beaucoup car la plupart étaient déjà réservées depuis bien longtemps. Chacune coûte environ 800.000 dongs.»
Ces derniers temps, des agriculteurs de la commune de Dong Phu, également dans le district de Chau Thanh, ont réussi à créer des pastèques «stylisées». Tran Van Nhan, l’un d’entre eux, vend chaque année à l’approche du Tet une centaine de pastèques ayant le mot prospérité gravé sur la peau. Cette année, il prévoit même d’en vendre le double, dont certaines en forme de lingot d’or, avec le mot prospérité toujours gravé sur la peau.
Dans la commune de Phu Huu et dans le bourg de Nga Sau, toujours dans le district de Chau Thanh, on cherche même à faire des papayes et des corossols «stylisés». Nguyen Thi Uom, une agricultrice, nous a révélé que les habitants de son hameau avaient ainsi "customisé" près de 1.400 papayes, qui ont toutes été vendues à des grossistes à des prix allant de 150.000 dongs à 200.000 dongs.
«La papaye et le corossol sont souvent présents sur les plateaux de fruits que l'on place sur l’autel des ancêtres dans le Sud du Vietnam à l’occasion du Tet. Nous avons réussi à donner à la peau de ces fruits une couleur jaune sur laquelle sont gravés les mots bonheur, chance, longévité et prospérité. On peut choisir le mot qu’on préfère.»
Situé au bord du Hau, un bras du Mékong, le district de Chau Thanh a un sol enrichi par les alluvions du fleuve, propice, par conséquent, à la fruiticulture. On y trouve près de 11.000 ha destinés à la culture des pomelos, mais aussi des orangers et des citronniers. Selon Nguyen Van Bay, secrétaire du comité du Parti de ce district, ici, la fruiticulture rapporte dix fois plus que la riziculture. Aussi les autorités locales aident-elles les paysans dans la conception de nouvelles formes de fruits et dans leur conservation.
«Les autorités du district ont demandé au service agricole de proposer un plan pour aider les habitants à multiplier ces modèles qui s'avèrent particulièrement rentables. »
Le Tet n’aura lieu que dans environ trois semaines, mais ces jours-ci, le district de Chau Thanh est déjà très animé grâce à l'afflux de commerçants venus de tous le pays.