A propos de la réforme fondamentale de l’éducation et de la formation

(VOVworld)- La réforme fondamentale et intégrale de l’éducation et de la formation était l’un des sujets débattus lors du dernier plénum du comité central du Parti Communiste Vietnamien. Pourquoi soulever ce problème maintenant? Une réforme fondamentale et intégrale suppose t-elle une négation complète du présent? Qu’entend-on par réforme?

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Une réforme fondamentale et intégrale suppose t-elle une négation complète du présent?


Le renouveau dirigé par le Parti Communiste Vietnamien a abouti à des réalisations majeures, faisant changer la physionomie du pays et réhaussant sa position sur la scène internationale. Voilà une réalité reconnue tant par les Vietnamiens que par les amis internationaux. Avec le développement du pays, l’éducation nationale a enregistré des résultats remarquables. Mais des lacunes subsitent : la qualité des contenus enseignés n’est pas à la hauteur de ce qu’exige la société, le système éducatif actuel ne favorise ni l’autonomie, ni l’esprit d’initiative, ni la créativité des élèves.

Ce n’est pas la première fois que le Parti et l’Etat vietnamiens souhaitent réformer l’éducation et la formation. En effet, depuis la fondation de la République démocratique du Vietnam, devenue aujourd’hui la République socialiste du Vietnam, le 2 septembre 1945, le Vietnam a procédé à plusieurs réformes éducatives plus ou moins profondes en 1950, 1956, 1979 et en particulier en 1986. Il convient donc, pour la prochaine réforme qui se veut fondamentale et intégrale, de dresser un état des lieux pointant autant les performances que les faiblesses, les raisons objectives et subjectives, avant de définir les principes, les finalités, le processus ainsi que les sujets de la réforme.

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Que sera donc la prochaine réforme fondamentale de l’éducation?

Le Vietnam manque-t-il de préconisations et de politiques en matière d’éducation et de formation? La réponse est non. Le communiqué du 6ème plénum du comité central, 11ème exercice, la résolution du 2ème plénum du comité central, 8ème exercice et le communiqué sur les conclusions du bureau politique relatives à l’éducation de novembre 2009 restent d’actualité. Tous ces documents peuvent se résumer ainsi: le Parti et l’Etat considèrent l’éducation comme la première politique nationale; l’éducation doit devancer le développement socio-économique; investir dans l’éducation, c’est investir dans le développement; et l’éducation est une oeuvre commune au Parti, à l’Etat et au peuple.

Que sera donc la prochaine réforme fondamentale de l’éducation? Elle devra être tout d’abord systématique, synchrone, basée sur des fondements scientifiques et dotée d’un itinéraire approprié. Elle devra hériter des acquis du passé en les améliorant. Il faut réformer le programme d’enseignement à la fois de la maternelle, de l’école primaire et secondaire, des établissements de formation professionnelle, de l’école supérieure et de l’université. Certains experts estiment qu’un cursus de 12 ans d’enseignement secondaire, tel qu’il existe aujourd’hui, est trop lourd et trop coûteux pour la société et pour la population. Ils proposent donc de le ramener à 10 ans comme avant, voire à 9, puis d’orienter les élèves vers des filières spécialisées. Le contenu de l’éducation devra aussi être allégé et davantage axé sur les réels besoins de la société. Un accent particulier devra être accordé à l’éducation de la personnalité. Un élève en CP doit-il absolument aller à l’école en croulant sous le poids d’un cartable contenant une vingtaine de livres et de cahiers sans compter la trousse? Qu’on se souvienne qu’au cours des 30 dernières années, l’éducation a fait l’objet de maintes innovations, “innovation” et pas “réforme”, puisque ceux qui les ont prônées n’ont touché qu’à certains aspects de l’éducation. Avec un peu de recul, on constate aujourd’hui que certaines ont été pour le moins anecdotiques, onéreuses et en tout cas vaines. La première innovation de ce genre concernait l’écriture. Estimant tout simplement que l’écriture ne vise qu’à noter ce qu’on a besoin de dire et qu’il faut écrire vite, les auteurs avaient proposé de garder uniquement les traits principaux en supprimant tous les traits secondaires des lettres. Or, tout le monde ne devient pas forcément secrétaire pour avoir besoin d’écrire vite, et si l’on en a besoin, on doit apprendre la dactylographie! La conséquence est que toute une génération d’élèves n’a pas une belle graphie. Les innovations de ce genre laissent à penser que nos éducateurs ont tenté de renouveler l’éducation nationale d’une manière passive, spontanée en manquant de professionnalisme.

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La réforme fondamentale et profonde doit chercher avant tout à ce que l’élève sache lire et écrire, qu’il devienne un bon individu, qu’il se construise une belle personnalité et développe ses acquis.

La réforme fondamentale et profonde doit chercher avant tout à ce que l’élève sache lire et écrire, qu’il devienne un bon individu, qu’il se construise une belle personnalité et développe ses acquis. L’éducation doit donc évoluer de son état passif actuel vers un état actif favorable à l’interaction entre enseignant et élève, permettant à ce dernier de savoir réagir face à des situations imprévues. Il faut mettre fin à cette coutume de faire des études pour le diplôme ou parfois juste pour remplir les conditions d’une nomination, comme c’est très fréquent.

Désormais, l’éducation doit répondre à la demande la société. Elle doit être ouverte, flexible en proposant aux élèves différentes filières et la possibilité de faire des formations en continu. Le but est d’édifier une société d’études. Cela exige évidemment un renouvellement des politiques concernant les enseignants et les gestionnaires éducatifs; une réforme du mécanisme de gestion de l’éducation et de la formation; une amélioration de la qualité des recherches scientifiques dans le domaine éducatif. Il faut aussi élaborer un mécanisme financier permettant de mobiliser des capitaux destinés à l’éducation, à la formation et à la construction d’infrastructures. Enfin, une réforme fondamentale et intégrale de l’éducation et de la formation doit être étroitement liée à la stratégie de développement socio-économique, de consolidation de la défense, de la sécurité ainsi qu’au besoin de la société en termes de ressources humaines.

Ce n’est qu’à ce prix que cette réforme sera complète et favorable à la créativité et  à l’épanouissement des citoyens, et finalement, au profit de la société.

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