(VOVworld) - Lors des quatre précédentes législatures, le Parti communiste vietnamien, l’Etat et l’Assemblée nationale se sont unis pour veiller à augmenter la présence d’élus issus d’ethnies minoritaires aux organes électifs. Résultat : ce taux est passé de 15,6% à plus de 17% à l’Assemblée nationale et de 18 à 20% aux conseils populaires de divers échelons. En vue des prochaines élections à l’Assemblée nationale, 14ème législature et aux conseils populaires, de multiples mesures ont été prises pour faciliter la participation des minorités ethniques. Déjà, parmi les 870 candidats aux prochaines élections législatives et locales, 204 sont issus des minorités ethniques.
Photo : thanhtra.com.vn
Les minorités ethniques apportent des contributions aussi variées qu’abondantes
Plusieurs députés représentants d’ethnies minoritaires se sont fait entendre de manière constructive lors des prises de décisions de l’Assemblée nationale, notamment celles relatives aux ethnies. Durant la 13ème législature, l’Assemblée nationale vietnamienne a contrôlé de façon stricte l’application des politiques et des lois sur la gestion, l’utilisation des droits fonciers dans les propriétés agricoles et les plantations étatiques. Pour la première fois, le ministre-président du comité des affaires ethniques Giàng Seo Phu a répondu aux questions des députés sur le programme de développement socio-économique dans les communes particulièrement démunies, situées dans les régions montagneuses et celles peuplées d’ethnies. Ces questions abordaient le relogement des habitants des régions fréquemment touchées par des catastrophes naturelles, mais aussi les questions d’émigration, la formation professionnelle, ou encore les zones de production des minorités ethniques. En cela, les députés issus d’ethnies minoritaires ont su prouver que leurs voix étaient primordiales face aux organes électifs.
Défis pour les candidats d’ethnies minoritaires
Certaines ethnies ne sont pourtant pas encore représentées : en cause, le niveau culturel de certaines populations qui reste bas et les conditions socio-économiques qui sont fragiles. Plusieurs membres de ces ethnies ne savent ni lire, ni écrire la langue nationale, le vietnamien. Cela engendre des difficultés de communication qu’il s’agisse de candidater ou de voter. Hoàng Quôc Khanh, de l’ethnie Giáy, habitant la province de Lai Châu, se présente pour la première fois aux élections ; il rencontre des difficultés dans sa campagne électorale malgré l’aide de son service et des autorités locales:
"Dans les régions montagneuses et celles peuplées de minorités ethniques, nous avons du mal à accéder aux informations récentes. Et puis, le niveau entre les habitants de ces régions est inégal. Cela prend beaucoup de temps pour aider les habitants à comprendre notre fonction."
Parité hommes-femmes, rajeunissement des effectifs, présence de non-membres du Parti... Ces règles, qui ont été édictées pour l’établissement des listes de candidats, risquent d’avoir pour effet de faire que le taux de députés issus d’ethnies minoritaires soit inférieur à l’objectif fixé, soit 18%.
Améliorer l’éligibilité des candidats d’ethnies minoritaires
Le succès électoral dépend beaucoup du choix du candidat et de sa campagne électorale, affirme Nguyên Lâm Thành, vice-président du Conseil des ethnique de l’Assemblée nationale. Pour atteindre les objectifs fixés, il faut avoir une direction unique et en lien avec le pouvoir : les candidats doivent être soutenus dans leurs négociations par les services, les secteurs et le Front de la patrie du Vietnam jusqu’à la campagne électorale. Dans ce but, le Conseil des ethnies de l’Assemblée nationale organise des ateliers de formation autour de la campagne électorale pour les nombreux candidats issus d’ethnies minoritaires, en vue de la 14ème législature et des conseils populaires mandats 2016-2021. Nguyên Lâm Thành:
"Plusieurs candidats représentent les minorités ethniques et habitent dans les régions montagneuses et reculées. Ces ateliers ouverts par le Conseil des ethnies de l’Assemblée nationale leur permettent de s’informer et de se former, de se forger une personnalité et d’avoir confiance lors de leur campagne électorale, pour remporter les élections."
Ces ateliers sont nécessaires pour les candidats issus d’ethnies minoritaires. Car à long terme, il faut augmenter leur taux d’élus. L’idéal serait d’avoir des représentants pour chacune des 54 ethnies soeurs à l’Assemblée nationale.