VOVworld)- Aussitôt après avoir retiré deux missiles Musudan de son littoral oriental, la République Populaire Démocratique de Corée RPDC en a réinstallé d’autres, des Scud et des Rodong. Ce faisant, elle a suscité un regain d’inquiétude et de perplexité au sein de la communauté internationale. Pour ne rien arranger, la Banque de Chine vient de clôturer le compte de la banque du commerce extérieur de la RPDC. Autant dire que l’avenir est des plus imprévisibles en péninsule coréenne.
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C’est mardi dernier que la banque de Chine a donc décidé de clore le compte de la banque du commerce extérieur de la RPDC et de suspendre toute transaction financière avec cette dernière. Washington s’est aussitôt félicité de cette décision «significative» de Pékin. Le porte-parole du département d’Etat américain Patrick Ventrell a précisé que les Etats-Unis soutenaient toutes les démarches de la communauté internationale, à fortiori celles de la Chine, en matière de sanctions contre Pyongyang. Le «Los Angeles Times» a parlé de «manifestation du désespoir de Pékin vis-à-vis de Pyongyang». Quant aux spécialistes de la RPDC de l’école centrale du Parti Communiste Chinois, ils ont estimé que cette décision était juste et bien pesée.
Aux yeux de l’opinion internationale, cette clôture brutale du compte de la banque du commerce extérieur de la RPDC traduit la défiance qui est en train de s’installer entre Pékin et Pyongyang. Mais il est surtout à noter que d’autres banques de la région pourraient désormais être tentées d’emboîter le pas à la Banque de Chine. En pareil cas, le régime de Pyongyang se retrouverait dramatiquement isolé. Si l’on s’en tient aux données du programme alimentaire mondial, la RPDC est en effet toujours en pénurie alimentaire, un tiers des enfants nord-coréens étant dans un état d’hypothrepsie chronique ou étant trop petits par rapport à leur âge. Quant à la production industrielle nord-coréenne, elle ne représenterait actuellement que 30% de ce qu’elle était en 1992.
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La détermination de Pyongyang à posséder l’arme nucléaire continue à susciter l’ire des dirigeants occidentaux. Lors de la rencontre qui vient d’avoir lieu à la Maison Blanche entre le Président américain Barack Obama et son homologue sud-coréenne Park Gyun Hye, les deux parties se sont engagées à ne rien concéder à Pyongyang, qu’elles tiennent pour responsable de la crise actuelle et donc de son dénouement. La Présidente sud-coréenne a toutefois voulu montrer sa bonne volonté en proposant mercredi la création d'un «parc international» dans la zone démilitarisée à la frontière avec la RPDC et en laissant ouverte la possibilité de négociations dans le cas où le dirigeant Kim Jong Un accepterait de poursuivre la «feuille de route pour la paix». Elle a cependant martelé sa position: «Pyongyang devra payer cher en cas d’attaque contre la République de Corée». Cette déclaration tonitruante a été lancée quelques heures après une autre, de l’armée nord-coréenne, qui a prévenu que si un seul obus tombait du côté nord de la frontière maritime lors des manœuvres militaires communes entre la République de Corée et les Etats-Unis, elle transformerait Séoul en une mer de feu. Ces manœuvres, qui doivent prendre fin ce vendredi, durent 5 jours. Pyongyang les qualifie d’acte hostile et provocateur.
La péninsule coréenne est donc au bord de l’embrasement. Mercredi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a souligné que les divergences intercoréennes ne pourraient être résolues que par voie du dialogue et par l’établissement d’un climat de confiance réciproque. Il a aussi affirmé qu’il était prêt à participer aux efforts pour réinstaurer la paix et la stabilité en péninsule coréenne.
Actuellement, selon les experts, il est peu probable qu’une guerre éclate en péninsule coréenne, Pyongyang ayant évoqué une éventuelle reprise des pourparlers. Mais l’une de ses conditions est la levée par l’ONU des sanctions qui lui sont imposées, à quoi s’ajoute le retrait des armes stratégiques américaines disposées près de la péninsule coréenne… De leurs côtés, les Etats-Unis ont fait de l’abandon par Pyongyang de toute ambition nucléaire, le préalable numéro à toute reprise du dialogue. Dans les deux cas, la situation paraît sans issue et pendant ce temps, des nuages noirs s’amoncellent au-dessus de la péninsule coréenne./.