(VOVWORLD) - Vingt-deux États africains auront bientôt ratifié l'accord sur la création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) dont l'entrée en vigueur pourrait intervenir dès le mois de juillet.
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Signé en mars 2018, cet accord sur la création de la ZLEC réunit 52 des 55 pays membres de l’Union Africaine. L’idée? Créer un marché commun de 1,2 milliard d’habitants, dont le PIB cumulé avoisinerait 2.500 milliards d’euros. En termes de nombre de pays participants, la ZLEC serait la plus grande zone de libre-échange du monde.
Un nouvel élan pour l’essor de l’Afrique
En principe, 90% des marchandises seront exemptées de droits de douane, ce qui devrait stimuler les échanges intra-continentaux, inciter les investissements directs étrangers, et de ce fait accroître la croissance et réduire la pauvreté dans la région la moins avancée du monde.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la ZLEC pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3% en éliminant les droits de douane à l’importation. Elle pourrait même en doubler la croissance, à condition toutefois que les obstacles non tarifaires soient également réduits.
Cet accord devrait par ailleurs favoriser les petites et moyennes entreprises, qui représentent plus de 80% des emplois en Afrique et 50% de son PIB.
À noter que la libre circulation des personnes et une monnaie unique pourraient faire partie de son évolution future.
Mais beaucoup reste à faire
L’enjeu est de taille. Il faut savoir en effet qu’à ce jour, en Afrique, seulement 16% des échanges commerciaux s’effectuent au sein du continent, loin derrière l’Asie (autour de 50%) et l’Europe (près de 70%). Et à ce stade, il reste encore à harmoniser les règles douanières et à abolir les barrières tarifaires et non tarifaires. Un travail de titan, qui par exemple n'est toujours pas totalement effectif au sein de certaines unions régionales comme la Cédéao. Mais il faut aussi trancher la question sensible de la protection des marchés. Les pays dotés d'importantes capacités productives dans le secteur manufacturier pourraient connaître une croissance économique et des gains de bien-être importants, tandis que les petites économies et les pays les moins avancés (PMA) risquent d'être confrontés à d'importantes pertes de recettes fiscales et à des menaces pour les industries locales.
Il n’en demeure pas moins que cette ZLEC devrait apporter un nouveau souffle à l'Afrique et à ses habitants.