Syrie: reprise des négociations impropable, l’escalade militaire se précise

(VOVworld) - L’échec des négociations à Genève ne peut qu’aggraver le conflit qui met la Syrie à feu et à sang depuis déjà 3 ans. Selon les experts, l’escalade militaire se précise sur le terrain, plus personne ne semblant croire en une hypothetique reprise des pourparlers.

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Le bilan s'alourdit avec 140 mille morts en 3 ans

Le fait que le régime de Damas et les rebelles aient accepté de participer à une conférence de paix placée sous l’égide de l’ONU aurait pu faire croire à l’imminence une solution pacifique et surtout à la fin d’une guerre civile dont le bilan est déjà de 140 mille morts en 3 ans. Hélas, il n’en sera rien, chacune des deux parties en présence ayant campé sur ses positions. Le régime de Damas considére en effet le terrorisme comme étant le problème numéro un, alors que l’opposition veut faire de la création d’un gouvernement de transition excluant Bachar-Al-Assad la condition sine qua non à toute discussion.     

Un échec prévisible

Avant-même la tenue de ces négociations, les experts avaient noté une évolution du rapport de forces en faveur des troupes de Bachar-Al-Assad qui gagnent du terrain de jour en jour, alors que l’opposition semble être en proie à des divisions internes qui ne peuvent que l’affaiblir. A noter en outre que l’Iran et la Russie ont commencé à fournir des armes à l’armée syrienne, Téhéran ayant même envoyé des experts militaires en Syrie. Les rebelles, en revanche, doivent compter avec des restrictions dans les livraisons d’armes occidentales.     

« J'ai peur que l'échec des discussions de Genève ne mène à une escalade militaire. Les choses vont probablement empirer », estime Volker Perthers, le directeur du German Institute for International and Security Affairs. « Les deux camps vont essayer de montrer qu'ils peuvent modifier l'équilibre sur le terrain en leur faveur et qu'ils ne sont pas obligés de négocier par faiblesse », ajoute-t-il.

Vers une intervention militaire

Washington veut faire porter à Damas la responsabilité de l’échec des négociations de Genève, tout en lui imputant de nouvelles attaques contre des civils. Ce faisant, les Etats-Unis semblent vouloir retrouver des accents bellicistes et se tenir prêts, le cas échéant, à fourbir les armes.         

Lors de son déplacement en Chine la semaine dernière, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a reconnu que Washington étudiait sérieusement l’éventualité d’une intervention militaire en Syrie. Auparavant, le Pentagone avait laissé entendre que cette hypothèse était désormais envisagée, en arguant  du fait qu’une intervention militaire pourrait mettre fin à la crise humanitaire en Syrie tout en éradiquant le terrorisme. De son côté, la Maison Blanche a ajouté que l’intervention militaire allait mettre davantage de pression sur les épaules de Bachar-Al-Assad et le contraindre sans doute à accepter une solution diplomatique.   

Rappelons que la semaine dernière, aux Etats Unis, le président Barack Obama a tenu une réunion à huis-clos avec le roi jordanien Abdullah II sur le Moyen-Orient et à fortiori sur la situation en Syrie. Le patron de la Maison Blanche a proposé un milliard de dollars en garanties de prêts à la Jordanie, ainsi que le renouvellement d'un accord de coopération représentant 660 millions de dollars par an. En contrepartie, la Jordanie devrait autoriser les Etats-Unis à utiliser son territoire en cas d’intervention militaire américaine en Syrie. Mais Washington envisagerait aussi de fournir des armes aux rebelles syriens pour que ceux-ci puissent contrôler la région située au Sud de Damas. L’Arabie Saoudite, qui s’apprête à recevoir la visite de Barack Obama, a décidé, elle aussi de fournir aux rebelles syriens des missiles sol-air portables chinois et des missiles antichars russes.  

Par ailleurs, la Grande Bretagne a exhorté l’ONU et la communauté internationale à réagir rapidement pour mettre fin à la crise humanitaire en Syrie.

Comme on peut le voir, les Etats-Unis sont plus que jamais résolus à l’inéluctable. Mais qu’en est-il du peuple syrien ?     

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