(VOVWORLD) - Une avancée diplomatique majeure pourrait-elle mettre fin au conflit en Ukraine? À l’issue de négociations menées le 11 mars à Djeddah, en Arabie saoudite, les États-Unis et l’Ukraine ont annoncé une proposition de cessez-le-feu global de 30 jours. Cette initiative, l’une des plus significatives depuis plus de trois ans, vise à créer un cadre propice aux discussions diplomatiques afin de tenter de mettre un terme au plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Séance de négociations à Djeddah, le 11 mars 2025, entre la délégation américaine menée par le secrétaire d’État Marco Rubio (2e à gauche) et la délégation ukrainienne conduite par Andriy Yermak (2e à droite), chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky. Photo: THX/TTXVN |
Au cœur de cette initiative, plusieurs heures de discussions ont eu lieu entre la délégation américaine – conduite par le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz – et les représentants ukrainiens, dont le chef de cabinet du président, Andriy Yermak, le ministre de la Défense, Rustem Umerov, et le ministre des Affaires étrangères, Andriy Sybiha.
Un cessez-le-feu global
Selon la proposition américaine, un cessez-le-feu immédiat de 30 jours serait mis en place, avec possibilité de prolongation sur accord mutuel, afin de laisser place aux efforts diplomatiques. La partie américaine s'est engagée à examiner ces propositions avec les représentants russes, tandis que la délégation ukrainienne a insisté sur la nécessité d’inclure les partenaires européens dans le processus de négociation en vue d'une paix durable.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à Djeddah mais non directement impliqué dans les pourparlers, a salué la proposition et affirmé que Kiev était prête à l’adopter, à condition que Moscou en fasse de même. Il a insisté sur le fait que le cessez-le-feu devait être global, couvrant toutes les opérations militaires aériennes, maritimes et terrestres.
"L'Ukraine accepte cette proposition et la considère comme une démarche positive. Nous sommes prêts à franchir cette étape. Les États-Unis doivent maintenant convaincre la Russie. Si elle accepte, le cessez-le-feu pourra entrer en vigueur immédiatement", a déclaré Volodymyr Zelensky.
Avec l’acceptation ukrainienne de la proposition de cessez-le-feu et la signature de l’accord sur les minéraux, Washington a annoncé la reprise de son aide militaire ainsi que du partage de renseignements avec Kiev. Le président américain Donald Trump s’est félicité de cette avancée et a indiqué qu’il comptait entamer rapidement des discussions avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
"Je vais m'entretenir avec le président Vladimir Poutine. Un accord nécessite l'engagement des deux parties, et j'espère qu'il acceptera. Selon moi, 75% du travail est déjà accompli; il ne reste plus qu'à finaliser un accord écrit et à régler les questions territoriales", a-t-il déclaré.
La balle est désormais dans le camp russe
La communauté internationale a réagi positivement à cette annonce. Les dirigeants européens, dont le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk, ont salué cette initiative comme une avancée majeure vers la paix. Toutefois, ils insistent sur la nécessité de garanties de sécurité durables pour l’Ukraine.
Si la proposition suscite un certain espoir, le Kremlin adopte une position mesurée. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a implicitement averti que si Moscou n'acceptait pas ou retardait la mise en œuvre du cessez-le-feu, les relations russo-américaines, qui montraient des signes d'amélioration, pourraient être compromises.
"L'Ukraine a donné son accord pour le cessez-le-feu et l'ouverture des négociations. La décision repose désormais sur la Russie. J'espère qu'elle acceptera, car cela nous permettrait de faire de réels progrès. Dans le cas contraire, nous sommes conscients des obstacles à la paix. Mais le président Trump a été très clair: il veut un cessez-le-feu et mettre un terme aux violences." a-t-il déclaré.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté appelé à la prudence face aux récentes déclarations américaines et ukrainiennes, soulignant que, selon Moscou, les discussions de Djeddah ne représentaient que des échanges préliminaires. "Aucune négociation sérieuse n’a encore eu lieu", a-t-il précisé, ajoutant que l’armée russe poursuivrait ses opérations jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints.