(VOVworld) - Les Kho Mu sont un peuple agriculteur nomade qui travaille en altitude. Aussi créent-ils leurs propres outils de travail et ustensiles ménagers, leur matériau préféré étant le bambou.
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Photos : mytour.vn |
Nomades et autarciques depuis des centaines d’années, les Kho Mu vivent de l’agriculture en altitude, de la chasse et de la cueillette. Certaines communautés pratiquent en plus la forge, la menuiserie ou encore la vannerie qui est le métier artisanal dans lequel les Kho Mu excellent et qui est en passe de devenir leur principal gagne-pain. Xeo Van Hoe, membre de cette ethnie :
«Les Kho Mu sont des vanniers-nés. Chez nous, tout le monde pratique la vannerie et l'apprend à ses enfants. Mais maintenant, on en fait surtout pour vendre. Quant aux invendus, on les utilise au quotidien.»
La vannerie Kho Mu comprend des objets servant à contenir ou à transporter des outils de production et de pêche ou encore des objets destinés aux cérémonies rituelles. Tout est beau et solide, affirme Nguyen Trung Thanh, un collectionneur d’objets des minorités ethniques :
«La vedette de la vannerie Kho Mu s’appelle Eng. Ça ressemble à la hotte des Mong, à ceci près qu’en plus des deux anses qui font office de bretelles de portage, elle dispose d’une troisième, plus grande, installée au milieu de la corbeille et qui est accrochée au front du porteur, la partie collée au front étant doublée d’un morceau de tissu, de manière à ne pas faire mal. Cette hotte Kho Mu est donc plus pratique puisqu’elle crée des appuis à la fois au dos et au front, générant un équilibre entre les forces déployées par le corps humain et le poids des objets qu’elle contient.»
Les Kho Mu, eux, estiment que c’est le tressage des hottes et des tabourets qui exige le plus haut degré de technicité. Mais ils croient aussi que lorsqu’ils tressent des hottes servant à contenir du riz, il est nécessaire de créer des motifs décoratifs, car au-delà de l’aspect esthétique, ils croient en effet que sans ces décorations, le propriétaire de la hotte verra ses affaires péricliter.
Chez les Kho Mu, le bambou ne sert pas seulement à la fabrication d’objets quotidiens. C’est aussi le matériau de leurs principaux instruments de musique. Cong Dan, un Kho Mu, y tient beaucoup.
«Pour fabriquer des instruments de musique en bambou, par exemple la flûte, il faut un jeune bambou, mais surtout une grande habileté manuelle. Mais j'ai bien peur que d'ici peu, les jeunes ne sachent plus du tout faire ça, alors je me dis qu’il faut absolument leur apprendre à préserver ce métier traditionnel.»
«Préserver ce métier traditionnel» est justement l'une des finalités des coopératives de vannerie Kho Mu qui depuis quelques années ont permis une augmentation considérable des revenus. Incontestablement, créer des objets à partir du bambou est devenu un atout de ce peuple.